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Chaque lundi ! Retrouvez un épisode du Feuilleton "Ode au Chaos Rampant" Odyssée démoniaque sur les traces d'un personnage énigmatique...Serphar !


28/04/2014
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Incubus

http://www.youtube.com/watch?v=0n-EN33g5fY


01/11/2013
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Entretien avec Howard

épisode 1 par Cyril Calvo

 

Providence, Rhode Island.

 

James descend du bus et longe l’avenue principale. Les rues grouillent de gens pressés et de voitures flambant neuves. La ville est en plein essor économique et Providence donne l’impression d’une véritable fourmilière. De nombreuses maisons se construisent ça et là et les chantiers se multiplient. Les plus délabrées sont en voie de disparition laissant place aux habitations des nouveaux riches.  James cherche à interpeller un habitant du quartier mais rien à faire, personne ne remarque le pauvre étranger, venu de sa campagne profonde et complètement perdu au milieu de cette agitation totale. Il décide alors de s’enfoncer dans une rue perpendiculaire et de frapper à la porte de l’une des maisons. Au bout de quelques minutes, alors que James décide de revenir sur ses pas, la porte s’ouvre et une voix rauque se fait entendre. L’homme l’interpelle. James se retourne et fait face à un solide gaillard. Son visage est terrifiant  et son regard fait froid dans le dos. L’homme observe l'inconnu comme s’il se méfiait de lui. Le visage du petit documentaliste fraîchement sorti de sa bibliothèque avec ses lunettes à double foyer et son veston acheté aux puces ne semble pas inspirer notre homme qui lui demande d’un ton sec pourquoi il a frappé à sa porte. James demande poliment et timidement son chemin et indique une adresse précise : 454 Angell Street. L’expression de son visage change tout à coup et ses yeux fixent nerveusement l’étranger. Sans dire un mot, il dirige son index vers une rue parallèle, se retourne et ferme violemment la porte.

Notre ami reprend donc son chemin la gorge nouée. Cela fait tellement longtemps qu’il prépare ce voyage. Voilà des années qu’il s’est lancé dans cette aventure mystérieuse et aujourd’hui le dénouement va enfin avoir lieu. Il va savoir si ses recherches n’ont pas été inutiles. Le fruit de son travail sera récompensé ou alors complètement anéanti. Il sait au fond de lui qu’un échec signifierait la perte totale de sa santé mentale. Après tant d’efforts, il ne peut échouer. Il a tellement sacrifié qu’il ne peut concevoir un fiasco. James s’arrête net, il reconnait la bâtisse. Exactement comme il l’imaginait. Un panneau « A Vendre » est accroché au perron.  La maison qui fût à l’époque une superbe demeure est complètement décrépie. Il longe l’allée  recouverte de feuilles mortes et de mousse et monte les trois petites marches menant au perron. Le plancher craque. Un frisson traverse subitement la totalité de son corps. Ses mains sont moites. Une excitation étrange l’envahit. James décide de passer par derrière. Il ne veut pas se faire remarquer. Il vient facilement à bout de la petite porte menant au jardin et entre dans la maison. Une odeur de poussière transperce les narines du visiteur. Il se retrouve dans une cuisine. La maison est inhabitée depuis quelques années et apparemment personne n’a assuré son entretien.

Il ne perd pas de temps et se dirige directement vers la pièce qui l’intéresse. La chambre du fils. Après avoir gravi les marches d’un escalier imposant et grinçant, il arrive sur un palier encombré de vieux meubles et de tableaux familiaux. Toute la famille est représentée et le jeune enfant figure sur un grand nombre de photos. Une particularité attire le regard de James. Sur tous les clichés, le jeune garçon a toujours la même expression et ce à n’importe quel âge. Une sorte de sourire forcé laissant deviner un mal être profond. Il pousse la porte de la chambre et entre lentement.  Il installe deux fauteuils face à face et tire une fiole d’une de ses poches. Celle-ci contient un liquide rosâtre et semble bouillonner...

 

 

épisode 2 par Topsecret :

 

Ses mains tremblent de plus en plus. L'une après l'autre, il les essuie sur son pantalon.
Il attendait ça depuis si longtemps.
Lentement, il approche la fiole vers le fauteuil.
Il stoppe son geste. L'oreille en alerte, il attend. Rassuré du silence, il continue.
Il verse tout d'un coup. Le liquide se répand sur le sol rapidement, colorant celui-ci d'un rouge écarlate et translucide. La chaleur se met soudain à augmenter. A un tel point que James enlève sa veste et l'appose sur le dossier de son fauteuil.
Mais rien ne se passe.
Il fulmine de rage : tous ces sacrifices, toute cette énergie, dépensés en vain.
Morose, il laisse tomber sur le sol la petite fiole qu'il tenait encore dans sa main. Elle éclate avec fracas sur les lattes de bois, faisant voler le verre dans tous les recoins de la pièce.
James baisse la tête et inspire profondément. Jamais il n'aurait du croire que cela marcherait ! Quelle naïveté... Il croyait peut-être qu'il aurait réussi là ou d'autres avaient échoué ?
Jamais il n'aurait du commencer cette expérience.
Pourtant... Cette petite voix lui disait toujours de continuer...
"Relève la tête"
Stupéfiait, il ressentit un frisson parcourir tout son corps. Il se mit à trembler de tout ses membres.
Sans l'avoir senti, il s'aperçut que la pièce c'était subitement refroidi. Elle était devenue glaciale.
"Aurais-je réussi?" se demandait-il.
L'esprit emprunt par tant de questions, il releva la tête.
Le silence se fit encore plus oppressant dans la pièce.
"Eh bien, tu comptes admirer encore longtemps le paysage, l'abruti ?"
Impossible, il rêvait, il en était sûr. Il allait se mettre à se réveiller.
"Je vois."
Il s'assit. Devant lui.
"Bonjour, quand même."
James essaya d'articuler une phrase, n'importe quoi mais la seule chose qui sortit...ressembla à ceci:
- Euh ?

 

épisode 3 par Lordius :


- Euh? Pourquoi m'insultez-vous ?
- Ah ! Désolé. L'âge rend acariâtre.
À ces mots conciliants, James osa relever la tête. Le visage parcheminé du vieillard lui souriait vaguement. Il lui fit penser à un portrait usé du jeune garçon de la photo. Le même air d'ennui profond. À son âge vénérable, c'était courant. Mais sur la photo du gosse, c'était terrifiant. Comment peut-on être blasé à cinq ou six ans ?
- Vous êtes son grand-père ? demanda James en pointant la photo du doigt.
- C'est moi enfant. Comme je suis fatigué de ce corps décrépi... J'ai hâte d'en changer.
- Alors le Livre disait vrai ! s'écria James en bondissant de sa chaise. L'immortalité !
Le vieillard leva une main en signe d'avertissement.
- D'une certaine façon. Voyons déjà si vous méritez la Continuité.
Il se leva avec difficulté et alla examiner la flaque rouge de la fiole. Il y trempa son auriculaire et le porta à sa bouche.
- Du sang, d'accord. Toutefois, je sens la supercherie. Avez-vous égorgé un porc ?
- Oh non ! gémit James en se laissant tomber sur sa chaise. J'ai suivi les instructions du Livre. Du sang humain. Mais pourquoi diable ?
- Diable ? En un sens... Nous avons besoin de nouvelles recrues à la fois intelligentes et dénuées de scrupules. Pour l'intelligence, nous avons diffusé un certain nombre d'exemplaires du Livre dans les bibliothèques. Ceux qui les fréquentent ont plus de neurones que la moyenne. Et pour la morale conciliante, il était demandé de tuer quelqu'un.
- Ah pardon, monsieur ! Le Livre demandait du sang frais. Comme mon oncle est médecin légiste, j'ai prélevé du sang sur un homme qui venait de mourir.
- Eh bien, dans votre cas, l'intellectuel surplombe le cruel, soupira le vieil homme. Nous devrons nous en contenter, je suppose.
- Et comment avez-vous senti ma présence ? s'enquit James. L'odeur du sang frais ?
- J'étais dans la pièce à côté.
James masqua sa déception. Il espérait tant.
- Mais vous êtes bien immortel ? Hein ?                                                                                                                     - En un sens. Et avec bien des contraintes, répondit le vieillard en caressant sa barbe blanche.
James était sur des charbons ardents. Toutes ses recherches étaient sur le point d'aboutir, du moins le croyait-il. Il se força à garder une voix mesurée :                                                                                                   - Quelles contraintes ?
- Appelez-moi Maître.
- Quelles contraintes, Maître ?
- À la mort de mon corps, je me réincarnerai dans un nouveau-né. Mais ma mémoire vivra. Progressivement, durant l'enfance, les souvenirs de mes autres vies referont surface. Mon esprit vit éternellement. Nous appelons ce processus la Continuité. Malheureusement à la longue, on s'ennuie. On s'ennuie vivement, à défaut de mort. Êtes-vous prêt à endurer cette lassitude ?

 

épisode 4 par Marianne Desroziers :

 

James n'en croyait pas ses oreilles. Il ne rêvait pas. Il était là, réveillé, vivant, conscient, en train de taper la causette comme si de rien n'était avec le grand maître de la littérature fantastique en chair et en os... Enfin, en chair et en os, si l'on veut. A cette pensée, il laissa échapper un sourire qui sembla énigmatique à son interlocuteur qui ne sut comment l'interpréter.
- Qu'y a-t-il ? Vous rêvez mon ami ? Vous êtes avec moi ou bien vous êtes ailleurs ?
- Pardonnez-moi, maître. Je vous écoute. Reprenons où nous en étions. Vous m'aviez posé une question, je crois...
- L'ennui, vous dis-je... que pensez-vous de l'ennui ? N'est-ce pas le fléau de l'humanité, l'ennui ?
- Oh, il me semble qu'il y a pire, non ? La violence, la guerre, la famine... la bêtise, ça ce sont des fléaux bien pires que le simple ennui.
- On voit bien que vous êtes mortel, si vous ne l'étiez pas, croyez-moi vous reverriez vos positions. Revivre éternellement la même chose, quel ennui. Vous au moins, vous menez une vie trépidante, chaque jour vous apporte son lot de surprises en tout genre, vous êtes un aventurier du quotidien.
- Vous savez, je ne suis qu'un modeste bibliothécaire.
- Justement, vous avez tort.
- Vous voulez dire que je devrais changer de métier ?
- Non, vous devriez cesser d'être modeste. Vous faîtes le plus beau métier du monde, ni plus ni moins, soyez-en fier, ne baissez pas la tête, ne rasez pas les murs ! S'il n'y avait pas de personnes comme vous, que deviendrions-nous, nous modestes écrivaillons ? C'est vous, les bibliothécaires, les libraires, les lecteurs, qui faites de nous ce que nous sommes : des maîtres, des génies, ou bien des écrivains de seconde zone ou dans le pire des cas des écrivains maudits, oubliés, ignorés, vivant indéfiniment dans les limbes de l'histoire littéraire.
- Oui, certainement, vous avez raison. Merci..., dit James en rougissant fortement.
- Bon, et vous alors ?
- Moi ?
- Oui, vous. Il n'y a que nous deux ici, non ?
- Oui, je suppose.
- Vous vous y mettez quand ?
- Mais de quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas.
- Quand commencez-vous à écrire votre livre ?
- Mon livre.
- Oui, votre livre enfin notre livre. Je vous aiderai.
- Mais c'est à dire que... je n'avais pas prévu de... et puis je ne voudrais pas vous déranger, vous devez avoir des tas de choses à faire.
- Mais vous êtes bouché ou quoi ma parole ? Puis que je vous dis que je m'ennuie, je m'ennuie à cent sous de l'heure, je me fais chier comme un rat mort... comment faut-il vous le dire ?
- Non, c'est bon, j'ai compris. Vous voulez que j'écrive pour vous, à votre place ?
- Mais non, triple idiot. C'est moi qui écrirai pour vous, je serai votre nègre... ça ne sera pas la première fois, vous savez.
- Bon, d'accord.
- Alors, on s'y met quand ?
- Mais c'est-à-dire que...
- Allez, c'est parti, prenez une feuille et un stylo dans le tiroir, là, derrière vous, dépêchez-vous un peu...


01/11/2013
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Publications

  http://www.editionsdelabatjour.com/article-inspiration-par-cyril-calvo-120659413.htmlhttp://

site à consulter !!!!   Ils ont publié une de mes nouvelles.  "Inspiration"

 

Je vous invite également à découvrir les autres auteurs ainsi que la revue "L'ampoule"

 

(Tout particulièrement Marianne Desroziers et Matt Lordius qui ont beaucoup de talent !!! )

 

http://www.editionsdelabatjour.com/article-transfert-par-cyril-calvo-121790261.htmlhttp://

 

http://www.editionsdelabatjour.com/article-sur-rendez-vous-par-cyril-calvo-121239548.htmlhttp://

 

 


18/10/2013
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Lettre au professeur

Nous voulions découvrir ce qui se cachait réellement derrière tout ce folklore. Malheur à nous ! L’ignorance eût été profitable. Il est des vérités que l’Homme ne doit pas connaître ni même frôler. Nous aurions dû écouter notre raison et ne pas suivre notre instinct et cette folie qui nous menaient vers la connaissance. L’obscurantisme a parfois du bon, je le sais à présent car il préserve les pauvres mortels que nous sommes et les tient à distance d’une vérité intolérable ! Nous voulons absolument tout connaître et tout contrôler. Cette idiotie a causé notre perte...

10/05/2013
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